CASA MONTI

Dès l’entrée, une fresque artistique, végétale et poétique, invite à parcourir les six étages. Dans les rues en pente aux alentours, on découvre une succession d’ateliers d’artisans, verriers, ferronniers ou ébénistes, des commerces indépendants et des galeries d’art. Faisant écho à ce foisonnement, de nombreuses pièces chinées, objets artisanaux italiens ou commandes artistiques déclinent l’art sous toutes ses formes. Aucun détail n’a été laissé au hasard pour relayer l’âme créative du quartier et projeter les hôtes s’aventurant à Casa Monti dans le tourbillon de la vie d’artiste. Témoins de cette riche culture locale, les intérieurs de Casa Monti lui emboîtent le pas : des matériaux ouvragés, un travail sur les couleurs et imprimés réalisés sur mesure, se dégagent une poésie et joie de vivre italiennes bienvenues.

Tourné vers la création donc, Casa Monti est une porte ouverte sur la couleur et la gaieté, à la romaine. L’on y découvre une sélection de pièces en verre soufflé de Murano, céramiques et objets vintage, un mariage sous influence comme un hommage aux plus belles heures de La Dolce Vita de Fellini. Comme nous le raconte la décoratrice Laura Gonzales : « Les Romains cultivent leurs intérieurs ; ils savent composer des univers soignés, multiplier les références créatives. Aussi, j’ai imaginé Casa Monti comme une maison romaine à l’atmosphère intimiste. Ouverte sur le quartier, elle invite les Romains à profiter de l’hôtel. Dès l’entrée, de nombreuses fresques – mélange de dessins et peintures dans des dégradés de vert – ont été réalisées par des artistes et peintres en décor milanais. Elles s’inspirent des pins parasols et nuages d’hirondelles, indissociables de Rome à mes yeux : au fil des étages, on retrouve de nombreuses allégories autour des oiseaux, symbole de liberté. Rome est aussi une source inépuisable de références architecturales : je m’en suis inspirée pour composer les fresques du spa. » 

Pour Casa Monti, Laura Gonzalez a choisi en effet de mettre l’accent sur les fresques qui ajoutent une dimension à tous les espaces, de la réception au spa, jusqu’au bar du dernier étage. « Je souhaitais que les couleurs soient passées et les tons adoucis, que les patines s’inspirent de l’ancien et que les dessins apparaissent au premier plan pour accentuer l’authenticité. Comme le sol en terrazzo couleur vieux rouge Pompéi, caractéristique des anciennes villas romaines », explique-t-elle. Le calepinage géométrique du sol du bar prend, lui, des teintes capuccino des plus italiennes. Dans le restaurant, la terre cuite l’emporte tandis que du parquet réalisé à partir de différentes teintes de bois, ornementé comme dans les palais romains, habille les suites et le bar du rooftop. Dans les salles de bains en travertin, le sol se couvre de céramique peinte à la main dans des tons rose-rouge.

« Le travail de la mosaïque est tout aussi indissociable de l’histoire de Rome : c’est la cité par excellence où l’art de la micro-mosaïque a été créé », ajoute Laura Gonzalez. Au-dessus de chaque baignoire, elle a inséré une hirondelle en plein vol : le plastron en micro-mosaïque fait écho au ballet des étourneaux sur les collines alentour. Rasante, un peu orangée, la lumière choisie pour les espaces mime « l’ora d’oro » romaine : lampes sur pied, suspensions, chandeliers, plafonniers et richesse des abat-jours donnent l’impression de vivre à demeure.
Au Ristorante de Casa Monti, place à la joie et au partage. Dès l’entrée, l’on s’arrête devant une cheminée toute hauteur en céramique bleu-vert réalisée dans les ateliers romains de l’artiste Giuseppe Ducrot, auteur de la magistrale cheminée de l’hôtel Sirenuse à Positano. Émaillée, richement ornementée et pourtant contemporaine, elle évoque un style baroque épuré. Dans un esprit rétro, des dizaines d’œuvres encadrées habillent les murs : autant de détails d’œuvres de la Renaissance italienne, de photographies en noir et blanc de la dolce vita, de cartes postales de Rome, de dessins d’artistes inspirés par la capitale, de croquis colorés, de dessins au trait d’agapes modernes, Rome s’illustre grandeur nature.

Avec sa propre terrasse qui donne sur la Via Cimarra, le Ristorante de Casa Monti célèbre l’art de vive al fresco : conviviales et animées à l’heure du déjeuner, les tables accueillent la clientèle d’affaires du quartier. Le soir, l’ambiance change du tout au tout : atmosphère feutrée, grandes tablées nappées de blanc, élégantes silhouettes romaines, l’art de vivre à l’italienne prend tout son sens. Dans les assiettes créatives signées Bitossi, joie, humour et recettes colorées s’animent de manière théâtrale : le poisson est découpé devant les hôtes, le pecorino râpé minute ! La dolce vita italienne prend tout son sens selon une partition bien réglée : côté service, chaque membre de l’équipe est rompu aux exigences des hôtels de luxe tout en misant sur la spontanéité, le partage et la générosité.

Situé au cinquième étage, le spa signé Susanne Kaufmann, pionnière autrichienne de la beauté naturelle depuis deux décennies, fait revivre l’esprit des bains romains. Dès l’entrée, l’on s’immerge dans un univers onirique. Faisant la part belle aux fresques, l’accueil se fait sous une envolée d’oiseaux peints à la main, face à l’horizon. On repère une référence aux athlètes du Colisée au-dessus du bain. Le tout, dans un décor ocre, contrebalancé par un sol asymétrique en petites mosaïques jaune de Sienne et blanc des plus contemporains. En exclusivité à Rome, Susanne Kaufmann s’inspire d’un savoir ancien autour des plantes pour libérer leur potentiel dans des soins qui allient science, artisanat et profond respect de la nature. Rituels autour du bain, approche holistique et soins du corps d’une grande naturalité, la carte du spa apaise. « La naturalité est au cœur de ma philosophie : sans compromis, elle permet de profiter d’un moment essentiel sans excès. »

Vivre en accord avec soi et son environnement, c’est l’authentique signature du luxe signé Casa Monti !

Texte: Caroline de Balanda

Photos : © Jérôme Galland