BROADWICK SOHO

Séduisant et plein de charme, l’hôtel Broadwick Soho fait partie de ces hôtels que l’on aime instantanément. (Ou pas !). Inscrit en plein cœur d’un des endroits les plus emblématiques de la ville, il affiche dès l’entrée un caractère assumé qui tient autant de son quartier que des gens qui l’auront pensé. À l’image du propriétaire des lieux, Noel Hayden, qui y aura mis beaucoup de son enfance passé au sein de l’hôtel Mon Ami, celui que ses parents, Noel et Jacky possédaient alors sur les côtes du sud de l’Angleterre. Il y aura donc au cœur du Broadwick un peu de cela, une nostalgie heureuse, et les codes à peine forcés de cette adresse londonienne dont la réputation précède l’évocation même du nom : Soho. Passage d’histoire patrimoniale et de bamboches endiablées pour fêtards de toutes confessions. Soho, malgré les vogues, les modes et tendances, et son embourgeoisement palpable, qui n’a jamais perdu son âme colorée au fil des années. 

Entre souvenir et flamboyance, voilà donc la syntaxe esthétique qui a été confiée au designer d’intérieur Martin Brudnizki, à qui l’on doit, entre autres, les décors somptueux du club privé Annabel’s, le restaurant new-yorkais The Beekman ou encore le Grand Mazarin à Paris. Les portes une fois poussées, les voyageurs pénètrent dans un espace de goût qui sent les nuits passées à écouter de longues sessions de jazz et les voyages au petit matin vers les côtes italiennes, au volant d’un cabriolet. Une touche d’excentricité toute britannique – le designer parle lui de glamour disco ! – vient délicieusement parfaire le tout. 

Véritable festin pour les sens, le Broadwick s’investit comme un enchantement, une tendresse pastel, faite de cartes postales d’une autre époque. Les 57 chambres (dont neuf suites et un penthouse) n’y échappent pas non plus, affichant leur sublime éclectisme de motifs géométriques et imprimés dans une palette de couleurs douces, sublimée par une superposition de matériaux et textures subtiles. En sus, de grandes fenêtres qui permettent aux suites d’être baignées d’une belle lumière naturelle. Délice non négligeable dans la capitale britannique.

Plus loin, on retrouve les salons du Broadwick. Des restaurants et bars, que les aficionados des cocktails bien frappés ont bien entendu déjà investis. En rez-de-chaussée d’abord, au Bar Jacky, pour un café matinal jusqu’à l’incontournable aperitivo de fin de journée. Puis en sous-sol ensuite, au Dear Jackie, où des classiques revisités de la gastronomie italienne sont servis dans une atmosphère aussi délicieusement gaie que piailleuse. Les clients résidents enfin, se réservent les entrées au Nook, où le brouhaha de la rue laisse la place au ton plus feutré d’un salon d’initiés, entre cheminée douillette les mois d’hiver et platine de vinyles pour le plaisir seul du son feutré d’un diamant poussiéreux. Puis enfin reste le joyau de la couronne, le Flute, situé sur le toit-terrasse de l’adresse. Là pour porter le couperet du superlatif au plus haut de son exercice. Entre déco affûtée et vue sur une capitale qui aime tant se donner des airs primesautiers et que le Broadwick célèbre avec un certain panache. 

Texte: Fabienne Dupuis